Unihorse > Articles, tests, cours > Vétérinaire - Qu'est ce qu'un vétérinaire?
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>> Auteur : Chamallow
"Maman, plus tard, je serai vétérinaire!"
Cette phrase est très courante dans la bouche des enfants et des adolescents, qui voient dans ce métier le cursus idéal pour ceux qui aiment les animaux. Beaucoup pensent que "docteur des animaux" est le métier parfait. Mais, parmi toutes ces vocations naissantes, peu tiendront jusqu'à l'obtention du diplôme. Le métier de vétérinaire est un métier exigeant de celui qui le pratique une vraie vocation, car il est difficile d'y accéder, et parfois également de le pratiquer au quotidien.
Cependant c'est un métier plaisant, gratifiant pour qui l'aime, et porteur de nombre de satisfactions. Il faut juste aimer faire ce qu'on fait...
Pour ceux qui se questionnent au sujet de ce métier, ou ceux qui aimeraient en faire leur travail, nous allons voir dans cet article ce qu'est un vétérinaire, les qualités nécessaires, les études à suivre, les débouchés et la vie d'un vétérinaire.
Chez les Grecs antiques, on trouve des références aux vétérinaires, alors nommés hippiatres, dans des textes datant d'avant Jésus-Christ. La médecine animale existe depuis cette même période, et a toujours évolué en parallèle de la médecine humaine. Hippocrate y faisait déjà allusion. Galien donne une description de la rage, Columelle a rédigé un traité d'agronomie. Cependant, les premiers réels vétérinaires sont apparus vers le IVème siècle de notre ère. A cette époque vivait Apsyrte, considéré comme le père des vétérinaires. La médecine vétérinaire a ensuite continué à progresser avec la connaissance des maladies humaines et de leurs traitements, si bien qu'aujourd'hui les deux médecines sont presque au même niveau, à quelques années d'écart.
Le vétérinaire est essentiel pour les propriétaires de chevaux et d'autres animaux. C'est littéralement le professionnel de l'animal, tant sur le plan psychologique que physiologique. Dans l'univers du cheval, il est moins sollicité pour des problèmes de comportement que chez le chien ou les carnivores domestiques et NAC.
C'est, littéralement, le seul habilité à pratiquer un acte vétérinaire, à savoir une opération chirurgicale, une injection autre que sous-cutanée, pour laquelle certains éleveurs peuvent se débrouiller seuls, mais aussi une prescription. Ses connaissances sur l'animal et ses compétences en font quelqu'un d'indispensable pour qui possède un animal.
Le vétérinaire, en particulier le vétérinaire rural ou équin, ne passe pas ses journées derrière un bureau. Son métier se pratique debout, que ce soit en cabinet ou en extérieur, et avec des animaux. Il doit donc connaître et savoir interpréter les réactions de ses patients, être capable également de maîtriser un animal récalcitrant sans le blesser ni l'effrayer, mais aussi rassurer ou, du moins, ne pas stresser davantage l'animal déjà éprouvé par l'environnement particulier ou les soins. Les animaux qui ont mal ont des réactions vives, et le vétérinaire doit être sans cesse sur ses gardes, sous peine d'être parfois blessé.
Les opérations chirurgicales, ou les soins, demandent un certain doigté et une grande précision. Les connaissances à avoir sont nombreuses et le vétérinaire doit également être au fait des nouvelles technologies. C'est donc une personne dotée d'une bonne mémoire, capable de sans cesse se remettre en question face à un cas difficile. Il doit aussi être capable d'établir des relations entre différents symptômes, afin d'établir au plus vite un diagnostic précis. Il faut être curieux et aimer la recherche, accepter aussi l'idée qu'on puisse faire des erreurs.
Une bonne condition physique est conseillée. Hisser un chien sur une table d'examen, le tenir, maîtriser un cheval avec calme, imposer l'immobilité à un animal agité nécessitent une force physique relative, mais surtout un bon "feeling" avec les animaux. D'autre part, et particulièrement sur le cheval, les opérations chirurgicales longues -parfois 5 à 7h- imposent une grande capacité de concentration, et une certaine résistance à la fatigue.
Enfin, et ce n'est pas le point le moins important, le métier demande une certaine capacité à gérer les relations humaines. Il faut aimer, non seulement parler aux gens, mais surtout les écouter, car ils viennent parfois aussi pour se confier. Il faut qu'il sache poser les bonnes questions au bon moment, pour obtenir tous les renseignements possibles. Il doit être didactique, capable de parler d'une maladie complexe à un client, d'expliquer le pourquoi et le comment d'un traitement, ou juste conseiller cette personne. Il doit aussi pouvoir gérer, par exemple, un client mécontent, ou une euthanasie, moment souvent très délicat, mais également un client méfiant, en d'autres termes, les situations de conflit.
En résumé, un bon vétérinaire est donc quelqu'un qui aime et connaît les animaux mais sait se tenir sur ses gardes, quelqu'un avec un esprit curieux, ouvert, capable de se remettre en question. C'est quelqu'un en bonne forme physique, capable de se concentrer longuement. Il doit également aimer le contact avec le client.
Il existe quatre écoles nationales vétrinaires (ENV). L'ouverture d'une cinquième est envisagée à Metz. Ces quatre écoles sont:
Il existe quatre concours différents.
Le plus difficile n'est pas réellement fait. Les études en école vétérinaire durent 5 ans au moins.
Les quatre premières années sont consacrées à un tronc commun de la formation vétérinaire, sanctionné par le Diplôme d'Etude Fondamentale Vétérinaire. La formation est à la fois théorique et clinique puisque les élèves suivent et effectuent des consultations, notamment, les écoles vétérinaires acceptant des clients.
La dernière année est consacrée au choix d'une orientation, d'un approfondissement dans l'une des six filières proposées:
Le vétérinaire peut pratiquer dans trois domaines, à savoir rural, dédié aux animaux de ferme et de production, canin, concernant les animaux de compagnie, carnivores domestiques mais aussi NAC, et équin, dédié au cheval. Rares sont les vétérinaires qui pratiquent une médecine uniquement équine, beaucoup sont mixtes, à la fois équins et canins ou ruraux et équins. Il s'agit d'un métier de soins mais aussi de conseil. Le vétérinaire joue un rôle dans la prévention des épidémies.
Le vétérinaire peut aussi exercer dans l'industrie pharmaceutique, où il a sa place dans tous les secteurs, mais également dans l'industrie agroalimentaire. C'est alors lui qui contrôle la qualité et les mesures d'hygiène à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Le cachet rouge sur le morceau de viande que vous achetez provient d'un vétérinaire!
Le vétérinaire peut, après le soutient d'une thèse particulière, devenir chercheur au sein de l'INRA, de l'INSERM et du CNRS. Il peut également choisir de s'orienter vers l'enseignement et devenir enseignant-chercheur dans une des ENV.
Les vétérinaires inspecteurs agissent au niveau de la protection des animaux, de la santé, de l'hygiène alimentaire, de la protection de l'environnement. Ils contrôlent les importations, surveillent la qualité des aliments d'origine animale ou l'alimentation en restauration collective, et enfin jouent un rôle dans le cas d'épidémies.
Les vétérinaires au sein de l'armée assurent la sécurité des aliments en vérifiant l'hygiène alimentaire, peuvent aussi effectuer des soins sur les animaux militaires, et participer à des opérations de police sanitaire. Enfin, les vétérinaires sapeur-pompiers, soit pompiers volontaires, travaillent en plus de leur métier initial à la protection des personnes, des animaux et de l'environnement, comme tous les pompiers volontaires.
Un vétérinaire peut travailler en clinique, en tant que salarié, mais aussi en cabinet. Un jeune vétérinaire installé à son compte, en libérale, ne gagne parfois que le SMIC. Mais le salaire peut ensuite augmenter en fonction du nombre de consultations. Un vétérinaire avec une clientèle bien établie gagne en général sa vie de façon correcte.
Un salaire moyen de vétérinaire en clinique est de 3500 à 4000€ suivant les compétences de la personne, son ancienneté, ses diplômes.
Un vétérinaire équin ou rural peut connaître des difficultés particulières, surtout pour les vétérinaires équins: les frais engagés sont tels qu'il peut tout simplement s'avérer difficile de se faire payer.
Soyons honnêtes: en libérale, un vétérinaire ne doit pas espérer faire les 35h. Les journées de travail et les horaires sont déterminés par le vétérinaire, il est seul maître à bord. Cependant, en règle générale, on peut dire que les vétérinaires libéraux, en animaux de compagnie, travaillent 7h par jour en consultation, en moyenne, auxquelles on ajoute les heures de comptabilité, de paperasse indispensables.
En clinique, les vétérinaires peuvent être mieux lotis. Ils doivent cependant parfois faire des gardes de nuit, afin de gérer les urgences.
Mais il s'agit néanmoins d'un métier physiquement difficile, fatiguant, et aux horaires exigeantes.
Le métier de vétérinaire peut-être considéré comme un sacerdoce. Pour beaucoup également, il reste un rêve, car il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus, le métier est réservé à une certaine élite. Les études sont ardues et longues, mieux vaut s'armer de courage et de motivation, et les horaires peuvent par la suite, selon la voie choisie, se révéler contraignantes.
Cependant, c'est un métier qui apporte nombre de satisfactions. Que dire d'un cas difficile réglé? De la reconnaissance des clients? La relation avec eux, aussi? Et puis, le contact avec l'animal, naturellement, a son importance. Enfin, il satisfait tous ceux qui ont le goût de la recherche et de la médecine. Difficile, le métier se révèle passionnant pour ceux qui l'aiment, et sans cesse différent.
Plus qu'un métier, plus qu'un travail, être vétérinaire est une vocation, voire une passion. Si c'est la vôtre, pourquoi ne pas tenter l'aventure?
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